Le saviez-vous ? Bien communiquer à deux permet ensuite de bien communiquer en équipe. Pour cela il faut penser la communication comme l’air qu’on respire. Et comme l’air qu’on respire, c’est vital !
Avez-vous eu la chance d’accoucher ou d’être présent à un accouchement ? Outre la formidable force de ce « travail » exceptionnel, l’émotion incomparable qu’il suscite et le remarquable ballet de l’équipe médicale en place… que se passe-t-il quand l’enfant paraît ?
Peu importe où ça se passe dans le monde et dans le temps, la première chose qu’on fait est de l’aider à respirer ! De dégager ses voies respiratoires obstruées d’une façon ou d’une autre, jusqu’à ce qu’il inhale de l’air ! Rien n’est plus important. Rien n’est plus urgent. C’est vital.
Après, seulement, on coupera le cordon qui le reliait jusque-là à la vie, et on posera mille autres gestes d’amour et de soins.
La communication, c’est un peu comme l’air qu’on respire. Partout où il y a des humains, elle est nécessaire à la vie.
Par conséquent, en entreprise comme partout ailleurs, on n’y coupe pas ! C’est à se demander comment on peut l’oublier, ne serait-ce qu’un instant. La plupart des gens meurent en quelques minutes quand ils manquent d’air… Et ceux qui en réchappent à temps vivront sans doute avec des dommages irréversibles.
Bien communiquer, ça démarre à deux
La communication, ça démarre à deux. En couple, en famille, entre amis ou au travail. C’est basique. C’est humain. Universel.
S’il y en a un qui parle, mais que l’autre ne veut pas l’entendre, il n’y a déjà, pour ainsi dire, pas de communication. À tout le moins pas de communication efficace.
Il est possible que celui qui parle essaie d’imposer son idée sans réel désir de discussion, d’échange. Peut-être. Peut-être pas. Toujours est-il que le second indique au premier qu’il ne veut pas l’écouter, fermé, rebuté, peut-être hostile. Ou peut-être pas non plus.
Mais comme le disait Paul Watzlawick : « On ne peut pas ne pas communiquer. » Une fermeture, une absence, un déni restent des gestes de communication.
Pour les fins de notre exemple, soyons positifs !
Il faut donc au moins deux personnes désireuses de communiquer pour que le courant passe, qu’il y ait échange d’informations, de perspectives, jusqu’à éventuellement se comprendre sur telle ou telle question, et peut-être s’influencer l’un l’autre.
Ça ressemble alors à deux pôles de communication ouverts, donc à deux vecteurs d’échanges possibles.
Que se passe-t-il avec dix personnes ?
Eh bien, suivant ce même schéma, nous sommes déjà devant 10 pôles-personnes potentiellement en relation avec 9 autres. Donc 90 pôles de responsabilités à partir de personnes différentes en elles-mêmes, mais aussi différentes par les efforts qu’elles vont naturellement déployer pour entretenir ce réseau de contacts. Ça commence à être du travail à entretenir, là !
Ma vieille tante Janine disait : « L’amitié, c’est un bijou à polir constamment. » Diantre ! Avait-elle vu ce schéma ? On peut bien sûr être en relation sans qu’il s’agisse d’une grande amitié. Mais on comprend déjà l’importance, pour une petite équipe de travail, de maintenir — de polir — ses relations pour que la communication passe.
On imagine déjà que le rôle du chef d’équipe (la boule noire de cette illustration) contribuera ou non à cette dynamique. Il la favorisera et l’encouragera, ou la découragera par son attitude et son organisation de travail : lieux physiques de rencontres, réunions où chacun peut s’exprimer, activités sociales, valorisation publique, etc.
On pressent aussi que le moindre vecteur fermé aura un effet d’entraînement négatif sur la dynamique de groupe, a fortiori si ça émane du chef de groupe. Que des camps peuvent se former. Que des tensions peuvent s’amplifier. Qu’on peut vite manquer d’air, de joie dans le travail, d’espace de créativité, d’innovation…
Que se passe-t-il avec cent personnes ?
C’est déjà trop pour qu’un seul chef d’équipe ou patron puisse coordonner, animer l’ensemble des 4950 dynamiques en jeu. C’est aussi plus de relations personnelles que nous voulons et pouvons en entretenir efficacement.
Ce qui fait dire à Luc-Antoine Malo qu’il faut généralement limiter les groupes à 30 personnes pour créer un esprit d’équipe.
À Caroline Ménard, qu’il leur a fallu réorganiser toute leur structure de travail quand ils ont atteint les 60 personnes.
À Marc Dutil, que le style de communication qui fonctionnait extraordinairement bien quand il y avait 60 employés, que les mêmes mots, le même format, ne fonctionnent pas à 200. Vous êtes la même personne, vous croyez être devant le même auditoire, mais quelque chose a changé. Au-delà, les clans se forment, les tribus se divisent.
Quel que soit le chiffre magique dans un contexte donné — il dépend des personnes et des qualités de communicateur des leaders —, c’est là qu’en entreprise, « les » communications doivent venir en renfort de « la » communication.
Vous aurez déjà compris qu’on ne peut travailler à 100, à 1000 ou à 10 000 sans que d’autres mécanismes soient déployés pour que l’information juste et utile circule et qu’elle ne repose pas sur une seule personne, mais sur chacun.
Nous reviendrons bientôt sur la communication. Pas à pas. Une respiration à la fois.
Cet article est tiré d’un ouvrage en préparation, Isabelle Quentin, Communiquez. Rayonnez. Prospérez, rHévolution, 2024.
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